Aguératon - Les Royaumes Oubliés
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 Le Conseil des Justes

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Le Conseil
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MessageSujet: Le Conseil des Justes   Le Conseil des Justes Icon_minitimeVen 14 Aoû - 23:59

Ce matin-là, la peuplade dite du bas était de sortie. Le temps n’était pas très beau, ni très mauvais. A vrai dire, c’était un début de journée qui, en somme, était tout ce qu’il y avait de plus commun, mêlant le petit marché proche du château, les bouffons faisaient ce qu’ils savaient faire de mieux, des enfants couraient un peu partout, de la volaille…

« Tiens !Me dis je, des filles de joie, navrant»

Ah que ce monde est turpide, il faut bien le dire, si vous voyiez à travers mes yeux, vous y verriez des aberrations de tout ordre. Tandis que les crieurs tentaient d’annoncer de la manière la plus vigoureuse possible les nouvelles qui parvenaient de tous les Royaumes Oubliés, l’on entendait des hurlements de jeunes commerçants du Grand Nord. Ce n’était pas sans risques que l’on s’aventurait ici, il n’était pas rare de tout perdre par la simple volonté de quelques pleutres.

Un homme d’un âge certain s’approchait de moi, je lui fis signe, après tout c’était moi qui l’avais invité ici même.


« Mon ami, te voilà, je craignais que tu ne viennes point, assieds-toi, j’ai maintes choses à te conter.»

Dans un petit craquement osseux nous nous assîmes et nous soupirâmes promptement, puis j’engageais la discussion de manière nébuleuse comme à l'accoutumée.

« Malheureuses terres d'Aguératon, décimées par les guerres et actes malveillants, mon père grandit dans cette violence incommodante. Les combats épiques entre les armées dites du " bien " et celles dites du " mal ", ah qu’ils avaient fière allure à violer, tuer, bruler et à commettre bien d'autres infamies que l'on ne peut qualifier. Par le passé certains ont bien tenté de lancer des courants de paix, je pense notamment à ces azimutés de Thelys. N’avaient-ils donc rien appris de leurs précepteurs ?

La critique est aisée lorsque pendant plusieurs lunes nous-mêmes, nous avons participé à ces guerres sans autre but que de faire prévaloir des idéaux rongés jusqu’à la moelle. Hé oui, il fut un temps où moi aussi, je combattais pour des valeurs obsolètes, des valeurs de bonheur qui au final détruisaient plus le monde de mes aïeux qu’elles ne l’arrangeaient. Assoiffé par l’envie d’éradiquer le camp adverse et par le pouvoir, car oui, même lorsqu’un seigneur se dit bienfaiteur, au final, seuls la richesse et le pouvoir l’intéressent.»


Face à moi l'homme acquiesça d'un signe de tête, semblant partager mes observations et conclusions quant au piteux état dans lequel est notre monde.

« Je n’ai pas honte de l’avouer, j’étais de ceux-là, victoire après victoire il m’en fallait plus. Toujours plus de territoires, d’or, de femmes, rien n’était assez bon pour mon royaume, mon peuple, rien n’était assez bon pour moi ! Mais il arrive un jour, lorsque votre assurance arrive en son point culminent, vous vous attaquez de nouveau à un seigneur. Un seigneur qui depuis bien longtemps ne prend plus part aux batailles d’un parti ou de l’autre, mais qui conserve de grandes richesses, après toutes ces escarmouches pour le " bien " une petite rétribution n’est pas de trop. Bien sûr, sans une cuisante défaite il n’y aurait aucun intérêt à ce que je vous conte une histoire qui se termine dans le plus beau des rêves.»

L'homme leva un sourcil et gratta doucement sa longue barbe blanche.

« Sire, vous savez comme n'importe qui que je ne me déplace jamais pour rien. Si vous aviez une simple histoire à me raconter, un simple messager aurait suffit. Il serait regrettable pour vous comme pour moi d'avoir perdu un temps qui nous est, surtout à notre âge, si précieux.»

« Ne vous inquiétez pas mon ami, je n'ai pas pour habitude ce genre de coutume qu'est la diarrhée verbale. Tout ce que je vous dirai aura un but précis.»

J'entamais à présent l'histoire pour laquelle nous nous étions rencontrés.

« Ce seigneur était vieux et ne se battait plus, seulement ses hommes le faisaient encore très bien, et ses nombreuses richesses faisaient de lui l’un des plus puissants de ce monde. Que ce fut tragique de voir les trois quarts de mes soldats se faire littéralement abattre par ses armées. Mais ce qui fut le plus cruel lors de notre débâcle fut les représailles. Car rien ne va sans rien, et lorsque l’on tire la queue d’un tigre, il faut s’attendre à ce qu’il réagisse. Et quelle réaction, bientôt toutes ces terres grappillées année après année ne furent qu’un lambeau du passé et les guerriers de mon récent antagoniste étaient aux portes de mon cheptel de terres originelles. Que ces terres soient celles de mes ancêtres ne comptait pas à leurs yeux et une nouvelle fois mes armées furent défaites et je fus emprisonné pendant un nombre de révolutions qui m’est encore inconnu.»

L'air inquiet et la voix tremblante il me dit tout de même avec un calme extraordinaire.

« Mon pauvre ami, les tourments que tu as endurés devraient figurer dans les anales comme un modèle de courage, pour toutes ces années gâchées.»

« Ces années ne furent pourtant pas perdues malgré ce que tu as l’air de penser vieux frère. J’ai eu tout le loisir de me remémorer mon passé, ma gloire passée, à me détacher de toute appartenance, de toute façon je n’avais plus rien. A quoi m’avaient servi toutes ces années d'avilissement ? Ce temps-là, ma terre, celle de mon père, de son père et ainsi de suite depuis plusieurs générations était entre les mains de je ne sais qui.

Pendant ma captivité je me lamentais sur mon sort, oui, car lorsque l’on retire tout à un homme, tout ce qu’il est, il ne souhaite qu’une chose, la mort. Un jour le vieux roi qui m’avait tout pris se trouva là, assis en face de moi, sans garde dans cette vielle geôle lugubre. J’ouvris vraiment les yeux pour la première fois. L’humidité environnante que je pouvais sentir depuis des années devenait enfin visible, les perles d’eau qui dégoulinaient le long des murs de roche noire brillaient sous l’intensité d’une faible lumière qui me paraissait bleue.»


Mon interlocuteur semblait à présent voir ce que je lui contais, comme s'il était là, dans ma tête, présent à coté de moi, sans pour autant pouvoir intervenir, comme un simple spectateur. Le captiver était une priorité si je voulais le convaincre par la suite de nous rejoindre.

« Malgré ma faiblesse physique depuis mon emprisonnement, j’étais encore tout à fait capable de tuer un vieillard et je lui en fis part de suite. Fort de sa répartie hors du commun, il me persuada de ne pas le toucher et de discuter avec lui. Un charisme extraordinaire se dégageait de lui, il m’avait privé de liberté et pourtant j’étais subjugué par ses paroles. Il se faisait vieux, très vieux, et ses forces le quittaient peu à peu. Aujourd’hui encore je ne comprends pas pourquoi il était venu me chercher, peut être avait-il su que tout ce temps derrière des barreaux d’acier m’avait fait évoluer vers de nouveaux concepts qui me servaient d’idéologie. Lui, faisait partie d’un regroupement d’anciens, des vieux seigneurs ayant connu les terres d’avant de cataclysme, ayant appris ce qu’est la vie, sachant que le bien et le mal sont des concepts d’un autre temps. Lui, savait que le monde est injuste et cruel, que les forts écrasent les faibles, que les riches pillent les pauvres. Je compris pourquoi il m’avait fait subir ce sort si dur que de me priver de tout.»

De nouveau un grand cri recouvrit les voix de la place, j'invitais donc le vieil homme à me suivre dans un lieu plus clame où je pourrais aisément continuer mon récit sans que nous ne soyons dérangés. Nous nous dirigeâmes donc vers les jardins luxuriants de la capitale

« Les grilles de ma cellule s’ouvrirent et le roi me libéra. Il me rendit tout, terre, richesse et château, tout ce que mes aïeux avaient bâti, seules mes conquêtes et mon armée me furent enlevées. Il m’expliqua que lorsque le temps serait venu, mon armée me serait rendue mais pas les terres. A vrai dire pendant quelques temps je n’avais pas compris ce geste, sans faire la guerre, à quoi pouvait donc servir un royaume ? Les premiers temps de ma libération furent passés à me promener, j’avais oublié toutes ces sensations, lorsque mes pas foulaient les forêts avoisinantes de mon château, lorsque les cailloux de calcaire blanc se cassaient sous le poids de mes âges, le bruissement des arbres agités par un doux vent venu des plaines du Gaâd Mûr faisant illusion d’une pluie battante sur les fenêtres de ma chambre…Tous ces souvenirs, je les avais oubliés bien avant ma débâcle. C’est pour que ceci survive qu’il faut se battre, non point pour avoir plus de métal jaune ou de grandes villes produisant toutes ces nuisances que sont les cris, la fumée ou encore les odeurs. Je profitais de cette nouvelle naissance afin de voyager un peu et je me rendis compte que bien d’autres royaumes offraient ces réjouissances, le problème étant que ces royaumes étaient pour la plupart faibles, voire très faibles et qu’ils étaient des proies faciles pour les grands seigneurs ayant soif d'ignominie.»

Je lui montrais alors quelques Oxalis, signe de liberté au sein de mon royaume, pouvait-il penser une seconde que ces fleurs si blanches pourraient se développer dans une seigneurie en proie à la guerre ?

« Depuis ma libération les conflits ravagent encore et toujours Aguératon et l’honneur est bel et bien mort, plus personne ne s’y réfère avant une quelconque action. Il est de mon devoir d’aider les plus faibles à lutter contre ceux qui profitent de leur force et de leur influence pour gangrener ce monde par la maladie de la guerre.»

A présent les vieillards que nous sommes nous posions sur un banc prévu a cet effet, et dans une légère brise anonçant le printemps arrivant j'écoutais et répondais aux questions de mon ami.

« Et que pourrions-nous y faire en tant que royaume indépendant ?»

« Bien sûr seul je suis bien trop faible. Mais plusieurs seigneurs partagent à présent mes convictions et nous formons une alliance à l’image de ce vieux fou qui, seul, arrivait par l'élocution à gagner de précieuses victoires pour les faibles, qui seul, se dressait contre de grands guerriers.

En son honneur nous défendons les principes les plus simples de l’équilibre des combats en prenant la défense des plus faibles victimes du bon vouloir de l’égo des plus puissants seigneurs. Il va de soi que tous ont droit à la justice, mais nous ne sommes pas dupes. En effet, si les vivants sont doués pour une seule chose, c’est la manipulation. Aussi, pour éviter ce genre de désagrément, les seigneurs venant demander notre aide sont reçus de la plus simple des manières et doivent nous exposer clairement leur situation. De cette façon l’ensemble de nos partisans peuvent décider si suite il y aura.»

« Je ne suis pas sûr que la guerre par la guerre soit une bonne solution pour combattre ces maux, si tel est le cas, ce serait se mettre au même niveau que ces prétendues guildes du " bien ".»

« Détrompe toi, nous sommes avant tout des orateurs, des personnes d’expériences essayant tant bien que mal de ne pas déclencher de guerres en usant de notre connaissance du passé. De part ce fait, l’entente entre les différents protagonistes d’une affaire est notre priorité. Cela dit, nous ne vivons pas dans un rêve et si un groupe souhaite en découdre coûte que coûte, nos talents ancestraux de guerriers seront exploités au mieux.»

« Êtes-vous nombreux ?»

« Notre mode de vie ne nous permet pas d’avoir un grand nombre de frères, c’est pourquoi nous les choisissons avec le plus grand soin. Toi mon ami, tu as la chance d’être de ceux-là, oui car toi tu as l’expérience, toi tu as la parole, toi tu n’es pas jeune et fougueux, tu sais ce que réfléchir avant d’agir signifie. Seuls les seigneurs semblables à toi peuvent nous rejoindre. Mais si un jeune seigneur se montre assez sage et que ses actes et paroles suivent nos principes, une entorse à cette règle peut être faite car l’avenir ne fait qu’un avec la jeunesse.»

« Il est honorable de défendre les faibles, mais de nombreux seigneurs pillent et volent des seigneuries choisies au hasard, si vous en êtes la cible, comment réagirez vous ?»

« Certes, devant l'irascibilité de ce monde nous répondons par la parole. Ainsi, en cas d’agression de simples excuses et remboursements seront demandés, mais si nous parlons dans l’oreille d’un sourd alors nous effectuerons des assauts jusqu’à ce que nos pertes initiales soient reconstituées dans l’intégralité.»

Il semblait réfléchir à ce que je lui proposais, je décidais donc de prendre les devants pour une éventuelle autre question qu'il pourrait se poser.

« As-tu remarqué mon ami ? Je ne parle jamais au singulier en parlant de notre alliance, car nous formons une famille avant tout. C’est pour cela qu’il n’y a pas de chef à part entière, nous nous réunissons en conseil afin de déterminer de notre avenir et de nos décisions. Pour des besoins pratiques, un chef du conseil est élu tous les mois, ce dernier ne peut cependant pas se présenter plus de deux mois de suite et seuls les nôtres propageant le plus les sages paroles sont autorisés à se présenter. Si par malheur personne ne peut se présenter à cause des précisions dont je t’ai parlé auparavant, c’est le chef du conseil sortant qui nomme le nouvel arrivant.

Les postes sont une source d'antagonisme car source de convoitises, c’est pour cela qu’il n’y a aucun poste au sein de notre organisation. Bien sûr, des titres peuvent être donnés en cas de force majeure, je pense notamment aux temps de guerres. Mais nous évitons au maximum de créer une différence entre nos partisans car ces derniers ont tous le même poids lors de discutions intra ou extra guildiques.»

« Vous privilégiez donc le bon sens aux ordres ? c'est une chose que j'admire même si cela peut poser quelques problèmes...»

« Maintenant que tu sais tout de nous mon vieil ami, souhaites-tu nous rejoindre ?»
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