Plus de patrouilles?

LA situation était catastrophique, il fallait absolument atténuer les choses, la révolution était certes inévitable, mais il fallait que la population puisse se sentir en protection. Aux grands mots les grands remèdes, Griffon allait multiplier les patrouilles dans la ville et au delà, chaque coin de rue serait surveillé. Il avait accepté de rejoindre Eolia car il n’avait pas d’autres moyens d’agir pour le moment, si elle le questionnait, il dirait que c’est le Doux qui lui avait ordonné. Une fois qu’il aurait assez de preuves, il agirait, il avait du soutient, des personnes oubliés de toutes. Il fit rassembler tout ses hommes un bon matin devant le poste de garde. Tous étaient parfaitement alignés, dans les rangs comme dans les colonnes. Griffon sortit du poste de garde, aussitôt le silence s’installa dans les troupes, Sephi, qui était au milieu de la place cria.

« Pour l’ensemble ! Garde à vous ! »

Un seule CLAC !se fit entendre, tout les soldats étaient raides comme des piquets, bombant le torse et levant la tête. Le second de Griffon fit un demi-tour droite pour se mettre en face de son supérieur.

« Garde Hangratiale rassemblée, manquant à l’appelle, les patrouilles vingt quatre et vingt huit, à vos ordres ! »

Griffon tint d’une voix lasse.

« Seulement deux patrouilles… Merci Sephi, tu peux disposer. Pour l’ensemble repo ! »

Il s’avance au milieu de la place et commença son discours.

« Pas de revue des troupes aujourd’hui, nous n’avons pas le temps. Ouvrez bien tous vos oreilles ! L’heure est grave, comme vous le savez tous, la capitale est en train de vivre une grande déchéance, des meurtres, des viols et des enlèvements se passent sans que la garde puisse agir, pourquoi ?
Tout simplement parce que notre Doux ne nous donne pas les moyens d’enquêter, nous n’avons aucun inspecteur donc aucun moyen. Mais je ne laisserais pas faire ça ! Nous ne pouvons pas enquêter sur les meurtres, mais nous pouvons les empêcher, nous ne pouvons pas retrouver les violeurs, mais nous pouvons protéger notre population ! Nous ne pouvons pas faire grand-chose une fois qu’un enfant est enlevé, mais nous pouvons surveiller chaque rue de la capitale ! Et c’est ce qui sera fait à partir d’aujourd’hui ! Chaque petite parcelle de rue d’Alérandir Dâah sera foulée par la garde plusieurs fois par jours ! »

Des murmures de désapprobations se firent entendre.

« Taisez-vous ! Je sais que cela implique un lourd travail de votre part ! Mais que croyez vous que je fasse pendant ce temps ! Je ne suis pas rentré chez moi depuis plusieurs nuits… Pourquoi me demanderez-vous, car je ne voudrais pas que mes enfants se fassent enlever, je ne veux pas que vos filles se fassent violer, et je ne veux pas que le sang des innocents coule ! »

Des murmures dans la foule.

« Oé oé ! »
« Il à raison ! »
« Ah oé oé »

« Je crois avoir tout dis, vous prendrez vos ordres au prêt de vos commandants d’unité. »

Il se replaça au centre de la place.

« Pour l’ensemble !Gard’Vous !!!»

Ils claquèrent des talons à l’unisson.

« Aux ordre des commandants d’unité ! »

Et Griffon retourna dans son bureau, il aidait Eolia, tout en l’empêchant d’agir.

Malenie était bien sûr dedans. Nouvellement promue, au poste de garde, elle avait du se mettre avec ses ploucks dans des rangs interminables, et en attendant que Monsieur le chef, qui était soi dit en passant son fiancé, veuille bien faire son discours.

Elle se sentait mal, et avait envie de partir. Réduit à ça ! Pauvre garde, écoutant les ordres de supérieurs. Non décidément elle s'habituerait jamais, et elle espérait bien que son espionnage serve à quelques choses.
Et puis tout d'un coup, elle pensa à ses hommes, à elle. Oui, chaque année, à l'occasion d'une date particulière le vsinhy du mois d'abondance. Là une grande fête était offerte, et ses hommes défilaient. Elle se demanda s'ils appréciaient cela, car elle, c'était sûr detester.

Elle laissa son esprit divaguer, et l'emporter au délà de la mer du Nord, dans son pays natale, quand soudain, Griffon arriva. Elle admira sa stature, et son visage ne trahissant que peu d'émotion. C'était une chose qu'elle lui avait appris, et un rapide sourire traversa ses lèvres.

Elle écouta plus attentivement les paroles de son chef, et faillit éclater de rire. Décidément, il faudrait qu'elle en parle.
Malenie ne fut pas de ceux ou celles, qui émirent un bruit. Elle resta là sans bouger, en réfléchissant, et ne retenant que deux choses de son discours :
1 - Agué allait mal !
2 - Les rendez - vous intimes avec son fiancé, allait se faire peu nombreux.

Quand, enfin le discours cessa, les gardes rompirent le rang, et Malenie, non sans hésiter, se dirigea vers la partie de la capitale qu'elle devait surveiller.

Griffon grattait avec sa plume quelques mots sur un parchemin quand quelqu'un frappa à la porte avec insistance.

"Entrez!"

Un soldat entra dans le bureau de Griffon, il était en sueur et semblait horrifié.

"Soldat Louis! 7eme compagnie, 4eme section! A vos ordres!"

"Qu'est ce qui t'arrives?"
"Des meurtres..."
"QUOI!"

Griffon bondit, son fauteuil tomba en arrière et finit sa course contre le mur. Il frappa violement son bureau. Le soldat recula d'un pas, apeuré par son supérieur. Griffon lui demanda de lui expliquer en détail ce qui s'était passé.

"Vas me chercher les commandants d'unité!"
"Reçut!"

Le soldat partit en courant du poste de garde. Cinq minutes après, treize hommes vêtues de l'armure de la garde entrèrent dans le bureau de Griffon, ils étaient tous silencieux et affichaient une mine coupable, ils savaient ce qui les attendait. Griffon avait remit son fauteuil en place. Il était enfoncé à l'intérieur de celui-ci. Quand le dernier officier entra dans la pièce, Griffon lui lança.

"Fermes la porte!"

Il s'exécuta. Griffon se leva tout doucement. Il inspira profondément.

"Quelqu'un peut m'expliquer?"

Un silence de mort.

"Quelqu'un peut-il m'expliquer?"

Le ton employé par Griffon était croissant. Un officier ouvrit la bouche mais la referma aussitôt. La colère de Griffon éclata.

"JE VEUX DES EXPLICATIONS!!"

La peur fit bondir les officier. Griffon repris une voix plus calme.

"Comment ce fait-il que cette nuit, alors que vos hommes étaient sensés arpenter les rues, quatre familles ont étés assassinées!"

Un des officier le coupa.

"Griffon!"

Bien que surprit Griffon se tût et il lui laissa la parole.

"Les hommes qui ont fait ça étaient organisés..."

"T'es en train de me dire que nous ne sommes pas organisés?"

Le ton de Griffon était des plus menaçants.

"Si, mais ils sont passés par les égouts, et dans la nuit, nous n'avons rien vus..."

Griffon inspira profondément et repris.

"Qui a eut accès aux lieux des crimes?"

"Seuls les gardes."

"Bon, je ne veux pas que le message qui a été retrouvé s'ébruite. Celez les maisons, il s'agit de toute évidence d'un complot. Et pou vous, à partit de ce soir, je veux minimum un soldat à chaque coin de rue! Et chaque soldat doit avoir le visuel et l'écoute sur au moins deux autres soldat! Ils doivent former une chaine ! Et toujours avoir le contacte avec la patrouille du secteur. Aucune issue ne doit être possible. Des questions?"

Un des officiers prit la parole.

"Comment devons-nous nous organiser pour la relève."

Griffon ne le regarda même pas.

"Pas de questions? Rompez!"

Les officiers quittèrent le bureau de Griffon.

Des messagers entrèrent dans le bureau de Griffon après avoir frappés trois fois, le chef de la Garde n’avait pas dormis de la nuit, il avait fait toute ses rondes dans le poste et il était sortit en ville pour vérifier la bonne application des consignes. Tout était fait selon ses ordres, pourtant il savait que ce n’était pas suffisant. Il avait rédigé une note qu’il recopia autant de fois qu’il y avait de commandants d’unité.

« La nuit c’est bien passée, mais la sécurité n’est pas suffisante. A partir de ce soir, je veux des archers sur les toits et que les patrouilles surveillent bien les différentes entrées des égouts. Personne ne doit pouvoir sortir son nez dehors. »

Il distribua ensuite les parchemins aux messagers qui partirent accomplirent leur mission. Ils revinrent une heure après pour accuser la réception du message par leurs chefs.

Griffon revenait d'une ronde en ville... Dans la nuit, des silos à grains avaient été incendiés... Comment tout cela était-il possible... La sécurité était au plus haut dans la capitale pourtant des gens arrivaient encore à nuire.

A peine entra t-il dans le poste de garde qu'on l'interpella. Il fit volte face et tomba nez à nez avec un de ses subordonnés, un jeune garde qui venait de s'engager. Il semblait très timide.

"Sir Griffon?"

"Non..."

"Beuh..."

"Mais oui c'est moi...Tu veux m'annoncer quoi? Des meurtres encore? Disparition? Suicide? Sa changerait...Viols? Ca fait longtemps..."
Le soldat recula de quelques pas, Griffon ferma les yeux pour se calmer. Conscient qu'il venait d'avoir un moment de faiblesse devant un subordonné, ce qui était inadmissible... Mais bon Griffon n'avait que des subordonnés, enfin presque. Il reprit.

"Désolé p’tit gars, je n’aurais pas du m'emporter comme ça... Qu'est ce qui t'arrives?"

"J'aimerais vous parler d'un problème personnel..."

Voyez-vous ça... Il allait directement voir le capitaine de la garde pour lui raconter sa vie, c'est vrais que Griffon n'avait rien à faire de ses journées. Comme s'il avait vus dans son regard, le jeune garde repris.

"C'est que je ne sais plus sur qui me reposer, mon sergent m'a dit qu'il ne pouvait rien faire et il m'a dit que vous étiez à l'écoute..."

La dernière phrase apaisa Griffon, ses hommes avaient encore de l'estime pour lui. Il regretta aussitôt son comportement des derniers jours, lui qui était d'habitude toujours calme et joyeux, qui se faisait un plaisir d'aider et d'écouter les nouveaux... Il était en train de changer et ce changement ne lui plaisait pas du tout. Il répondit, d'une voix paternelle.

"Vas dans mon bureau, je te rejoins."

Griffon entra dans le poste de garde avant le jeune soldat, celui-ci s'arrêta devant la porte du bureau. Griffon lui lança sa clef"

"Entres j’arrive."

Puis, le capitaine de la garde entra dans la fameuse salle verte. On ne sut jamais ce qu'il y fit. Il entra ensuite dans son bureau. Alla s'assoir sur son fauteuil et lança dit au jeune garde.

"Comment t'appels-tu?"

Celui-ci rougit de ne pas s'être présenté à son supérieur.

"Soldat Pierre, section de logistique."

"D'accord, maintenant raconte moi tout."

"Voila, j'ai reçus des nouvelles de ma famille qui vit sur l'ile. Ils ont des problèmes, il y a des disparitions, les puits on étés empoisonnés, il y a d'étrange disparition... J'aimerais aller là-bas, voir ce qui ce passe."

Griffon resta silencieux quelques secondes... Encore des problèmes, il y avait quelque chose de grave sur l'île de l'émeraude... Il fallait agir, mais d'abords se renseigner sur ce qui se passait vraiment. Il n'allait pas laisser le jeune soldat y aller tout seul. Il lui demanda.

"Tu sais monter à chevale?"

"Oui."

"Tu sais où est Guardia?"

"Oui."

Griffon griffonna quelques mots sur un parchemin, marqua celui-ci du sceau de la garde et le donna au soldat.

"Va jusqu'à Guardia, et amène ce messager à mon intendant. Tu resteras ensuite là-bas jusqu'à votre départ. Tu peux y aller."

Une lueur de remerciement traversa les yeux du jeune homme.

"Merci Sir."

"Pas de quoi."

Puis le soldat s'en alla en direction de Guardia et Griffon alla se coucher.