Alors qu'on l'attendait dans la plus grande salle du palais afin de nommer un membre d'une guilde au sommet de son clan, le Doux s'apprêtait à faire son apparition.
Il avait bien changé depuis toutes ces années de silence. Ayant nommé l'Intendant Eorus pour le soulager des tâches administratives qui ne l'avait jamais amusé, il avait pu se ressourcer.
Il portait une armure Elfique qu'on aurait dit d'or, mais le métal n'était pas connu des hommes, elle semblait aussi légère qu'indestructible, elle lui donnait une impression de puissance autant que d'aisance.
Le Doux, celui-là même qui aimait Lindel, celui-là même qui lorsqu'elle était partie y avait laissé son âme et ses forces rougeoyait de ses yeux sinistres. La lance qu'il tenait de sa main droite, illuminée comme jamais, l'éclairait entièrement.
Alérandir apparut dans la salle sombre où se tenait le démon Marduk., entouré de deux gardes Hangratials, il était vêtu d'une longue toge noire.
Que d’agitations inutiles, que d’énergie gaspillée sous des prétextes fallacieux ! Je vous trouve bien pâle seigneur Marduk, affublé d'une défaite au sein même de votre propre guilde, humilié que vous êtes par votre propre chef... Que vous reste-t-il sinon que la mort ? Vous pourrissez de votre inconscience à vouloir sauver l'irrécupérable...
L'Hangrateur parlait d'une voix caverneuse, entrecoupée à chaque fois que sa lance étincelait. De lui, on ne voyait plus que ses yeux immensément rouges, éternellement lumineux, impétueusement indécelables. Il dégageait une puissance surnaturelle, qui ne ressemblait en rien à ce qu'il avait été auparavant, aux temps où Lindel pouvait encore contenir la fureur d'Ackmodar.
Si récupérer ce rassemblement d'immondes moutons, molasses dégoutantes, vous intéresse malgré tout, sachez qu'il serait possible que je vous accorde ce privilège. Il vous faudra, alors, suivre mes fidèles gardes afin de vous prêter à quelque... cérémonial...