Aguératon - Les Royaumes Oubliés
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 Fabliaux oubliés

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Grosnul
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MessageSujet: Fabliaux oubliés   Fabliaux oubliés Icon_minitimeMar 7 Avr - 15:32

Le vilain qui sala le curé


Il y avait jadis un vilain qui était, ma foi, fort riche. Il avait invité le curé* (* prêtre du Temple Monothéiste) à dîner et ne savait comment faire bonne impression. Il demanda conseil à sa femme, qui était maligne, et celle-ci lui répondit :
« Il faut lui jeter de la poudre aux yeux et il ne verra que du feu. »
Le vilain approuva cette idée et se munit de sel, la meilleure, la plus chère, la plus délicieuse et la plus raffinée des poudres qu’il connaissait.
Lorsque le curé vint, le vilain l’invita tout de suite à passer à table. Puis, il passa devant lui et lui jeta du sel dans les yeux. Le bon doyen s’écria alors :
« Ah ! Qu’est-ce ? Fourbe ! Démon ! Vous m’aveuglez ! »
Et il s’enfuit en courant à toutes jambes.
Le vilain s’adressa à sa femme :
« Femme, j’ai fait tout ce que vous m’avez instruit. Mais je n’ai pas dû bien m’y prendre, car le curé a cru que c’était moi le démon, en voyant les flammes comme vous l’aviez prévu. »
Ainsi sachez que les femmes utilisent souvent des langages inconnus des gens peu instruits tellement leur esprit est plein de fourberies, depuis qu’Eve fit croquer à Adam la pomme fatale après avoir elle-même été trompée par le Serpent (=> Genèse --- Théorie Monothéiste sur le Commencement).



Les biens du vilain


Je veux vous conter aujourd’hui l’histoire d’un vilain d’une pauvreté inégalée. Il avait en fait en sa possession beaucoup de terres fertiles que ses voisins lui enviaient mais dont il ne savait tirer profit. De ce fait il croyait que ses biens ne valaient presque rien, ce qui intéressait encore davantage le voisinage.
Or, un jour, un clerc rêvant de s’établir quelque part vint à passer dans le village et entendit l’histoire du vilain. Il alla donc le voir et lui proposa deux pistoles pour ses terres.
« Ma foi, répondit le vilain, je crains que vous n’y perdiez fort à acheter mes biens à plus d’une pistole. »
Ainsi, l’affaire fut conclue pour cette somme. Le clerc fut content de son affaire, et il eut tôt fait de profiter de ses nouveaux biens, après avoir roulé le vilain.
Celui-ci voulut se servir de son nouvel argent. Mais ni paysan ni bourgeois n’avait envie de se séparer de sa propriété à moins de dix besants d’or ! Le vilain alla donc demander l’aumône au curé du village. Celui-ci consentit à lui donner trois pistoles en échange de celle qu’il possédait ; mais bien entendu, l’ecclésiastique lui donna de fausses pièces.
Le vilain alla ensuite concerter sa femme laissée à l’auberge pour savoir ce qu’il ferait de cette somme.
Or, le clerc avait maintenant fait fortune. Il demanda à l’un de ses serviteurs d’aller vendre du vin. Mais, accidentellement – et nul ne sut jamais comment – une précieuse bague de famille du clerc se retrouva dans l’un des tonneaux.
« Allons au marché ! » proposa la femme du vilain. Là, le vilain décida d’acheter du vin. Il prit celui du clerc, le meilleur à ce que l’on disait. Il fut fort étonné d’y trouver une bague.
Justement, le fameux clerc s’était rendu compte de sa perte, sa précieuse bague de famille à laquelle il tenait tellement. Il promit tous ses biens à celui qui la lui ramènerait.
Le vilain, qui n’avait pas entendu cette rumeur, se souvint que le clerc portait cette bague lorsqu’il était venu chez lui. Par charité, il décida de la lui ramener. Et le clerc, au grand étonnement du vilain, fut contraint de lui restituer ses terres. Et, lorsqu’il voulut dépenser l’argent du vin, il eut la désagréable surprise de constater qu’il s’agissait de fausses pièces.
Et savez-vous ce qu’il fit ? Il alla demander l’aumône au curé !
Et c’est ainsi que le vilain devint un riche bourgeois et le clerc un mendiant.
Tel croit avancer qui recule.



La belle sorcière


Il y eut naguère un bourgeois plus riche qu’un seigneur, et qui était de plus doté d’un formidable visage. Il comptait bien épouser une femme tout aussi belle que lui, mais, hélas, elle aimait en secret un jeune homme pauvre mais encore plus beau. Le mariage entre la femme et le bourgeois ne se fit pas attendre, et, chaque soir, la femme allait pleurer à son balcon.
Mais, un soir, le pauvre vint lui faire la cour.
« Hélas, répondit-elle, notre amour est impossible…
-J’ai une idée ! répondit le pauvre. Faites-vous détester de votre mari ! Ainsi, nous pourrons fuir ensemble sans qu’il ne nous recherche ! »
La femme trouva cette idée excellente et dès lors devint insupportable avec le bourgeois. Mais sa seule récompense fut d’être rouée de coups. Dans son chagrin, elle pensa :
« Mais oui ! La bonne idée serait de me faire craindre par mon mari ! Je vais me faire passer pour une sorcière ! »
Le soir, elle demanda au pauvre :
« Il faut que tu me trouves un chat noir pour demain matin ! »
Le lendemain matin, la femme trouva un chat noir endormi sur son lit. Son amant avait deviné qu’elle voulait se faire passer pour une sorcière, car il avait accroché à sa balustrade une robe et un chapeau noirs et rapiécés.
Elle descendit trouver son mari après s’en être vêtue. En la voyant, le bourgeois se signa et lui dit :
« Que portez-vous là, ma mie ? Ne savez-vous donc point que ces vêtements sont signe du démon ? Tenez-vous à ce que l’on vous brûle, ou à ce que l’on vous pende ? »
A ce moment, un miaulement rauque se fit entendre. Le mari monta voir ce qui avait pu émettre ce bruit, découvrit le chat avec stupeur, et s’écria :
« Gardes, emmenez cet animal hors de chez moi ! »
Je ne cacherai pas que celui-ci se défendit comme un beau Diable - expression bien à propos - mais tous ses efforts furent vains ; et il fut jeté à la porte. Le bourgeois enferma sa femme dans sa chambre pour le restant de la journée.
Mais, le soir, elle recommença son manège et servit à son mari - sans laisser aux servantes le soin de préparer le repas - un bouillon tellement infect qu’il en fut malade pendant plusieurs jours. Le bourgeois se décida donc finalement à faire appel à un prêtre.
Le curé arriva le lendemain matin, armé d’un crucifix, d’eau bénite et d’un évangile. Son entretien avec la femme fut très court : dès qu’il parla des flammes de l’Enfer, son aube prit feu et il s’enfuit en courant. Cet incident avait pourtant une réponse logique : le saint homme avait tellement peur de cette sorcière qu’il avait trop reculé et s’était trouvé trop près de la lampe…
Après cela, le bourgeois s’énerva :
« Par ma foi, tu es une vraie sorcière, démone ! Eh bien pars et ne reviens jamais ! »
Ainsi, la femme put rejoindre son bien aimé et vécut des jours heureux avec lui dans la pauvreté.
La morale de cette histoire est qu’un amour sincère dépasse les richesses matérielles.
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Saturne_(plan%C3%A8te)
 
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