Le Destin du Bien.

Il avait péché. Il avait accompli la volonté du malin. Sa main était celle du mal. Il fallait le tuer…
La dague s’enfonçait dans sa chair, ses entrailles s’éparpillaient sur son lit. Le spectacle était horrible mais il fallait le faire. Sa main allait pécher !
Sa famille aussi devait être punie. La dague égorgea sa femme et ses deux enfants. Ils étaient contaminés !

La nuit avait commencée ensanglantée et elle n’était pas terminée.

Deux maisons plus loin, un homme sortit d’une maison. Une armure noir sur le corps, l’homme monta sur un cheval, noir lui aussi. La maison était le Quartier Générale d’une bande de voleur de grand chemin.

Dans un champ aux abords de la ville. Une flèche fusa pour aller se planter dans la tête d’un fermier. Au loin un chevalier en armure blanche sur un cheval blanc disparaissait.

Cris et injures s’élevèrent dans la rue principale. Deux familles se lancèrent des mots avant de se lancer dans une bataille. Quelques minutes après la rue ressemblait à une rivière de sang. Aucun survivant…
Sur le toit un chevalier portant une armure rouge avait observé la scène. Une fois le spectacle fini, il descendit de son perchoir, montât sur un cheval qui paraissait rouge, et disparut à l’horizon.

La nuit à Tonandra avait été mouvementée …

Un ciel rouge se profilait à l’horizon. Une nuit sanglante s’était abattue sur le royaume gris. Cela n’était pas normal.
Moi qui aimais dormir jusque tard, je n'avais que moyennement apprécié qu’un de mes subalternes vienne me réveiller beaucoup plus tôt. Il était inquiet, ses mots sortait tellement vite de sa bouche que je dus lui demander de répéter ses paroles.

Mon Seigneur ! C’est terrible ! Inhumain ! Inhumain j’ai dit ! Un massacre ! Horrible !

Attends … Tu peux m'expliquer plus calmement, j'ai vraiment du mal à suivre…

Cette nuit ! Les Sigyll et les Cilmë se sont livrés une bataille dans la rue principale. Soit disant les Cilmë auraient tué la femme du patriarche Sigyll. Enfin il ne reste aucun survivant ! Vingt trois morts en tout !

Ensuite Beck le paysan a été retrouvé avec une flèche qui lui fait une tête de licorne ! La flèche est étrangement signée par les initiales de son frère qui possède la ferme voisine !

Sans compter que l’on a trouvé la bande d’Ala Bibi.

Enfin une bonne nouvelle !

M’exclamais-je.

Si l’on veut en tout cas, lui et ses trente voleurs ne voleront plus. Ils ont été retrouvés tous mort de faim !

C’était pourtant le brigand le plus efficace de la région ...

Oui ! Et pour finir une famille à été retrouver égorgée et éventrée ! Même le nouveau né est passé à la casserole !

Bien je vais aller voir cela moi-même …

Floche partit en continuant de prononcer les mots horreurs, massacre et inhumain.

Tonandra était habituée à des meurtres sanglants. En tant que Gardienne de l’Equilibre entre le bien et le mal, elle subissait régulièrement les assauts des forces mystiques. La plupart du temps c’était les forces du mal qui commettaient des meurtres. Mais jamais ils n’osaient perpétrer un tel massacre.

La situation était étrange et ma lame ne s’était pas éveillée cette nuit. Elle protégeait Tonandra pourquoi ne m’a-t-elle pas averti ?

Je commençais mon enquête sur le lieu du plus grand carnage de la nuit.

La rue principale. Lieu qui depuis mon couronnement s’était développé. Jadis, c’était une rue de terre avec quelques maisons de paysans sans terre, désormais la rue était pavée et les auberges avaient poussées comme des champignons. Une foule se promenait habituellement, preuve de la réussite de mon redressement économique. Mais aujourd’hui la rue était vide. Les portes et fenêtres des habitations étaient fermées et les seuls passants étaient quelques miliciens.

Les vingt trois corps pourrissaient au soleil. La rue était rouge, il y avait vingt trois corps vidés de leur sang mais la rue contenait encore plus de sang. Chacun de mes pas était accompagné d’un bruit de flaque.
Toujours aucune réaction de ma lame …

Des corbeaux arrachaient des lambeaux de chairs des corps. Des corbeaux ? Déjà ?

Je me tournais vers Floche.

Ce n’est pas normal que les corbeaux s’attaquent si rapidement aux corps et encore moins dans une rue ou des miliciens passent.

Juste à ce moment deux miliciens tentaient de faire fuir trois corbeaux qui n’appréciaient pas d’être dérangés en plein milieu de leur repas. Les croassements cassaient les oreilles de toutes les personnes présentes dans la rue, à un tel point que les miliciens abandonnèrent leur tentative.

Les Enfers Mon Seigneur ! Seul le Mal peut agir ainsi !

Je ne sais pas Floche… Je ne sais pas… Les forces du mal n’ont jamais commis un tel massacre. D’habitude ils commettent quelques crimes mais pas des trop grands bains de sang. Puis la Lame aurait réagi mais cette nuit rien …

Vous auriez pu ne pas le remarquer ?

Impossible ! Elle et moi ne faisons qu’un. Si elle le sent, je le sens et ainsi de suite …

Mais qui Mon Seigneur ? Qui pourrait commettre un tel massacre ?

Si seulement je le savais… Je le renverrais vite d’où il vient …

Une chose me dérangeait : Les Corbeaux…

Depuis quand sont ils la

Demandais-je à un milicien un peu endormi. S’il était fatigué cela voulait dire qu’il était ici depuis un bon bout de temps.

Ils étaient déjà la à l’arrivé de la garde Mon Seigneur.

N’y a-t-il aucun témoin de la bataille ?

En entendant les cris de dispute, les gens ont préférer se barricader par sécurité… Vous savez à Tonandra…

Sa réponse ne me satisfaisait pas mais je le remerciais quand même de la tête. Mon regard se posa sur Floche. Il était toute ouï.

Prend un parchemin et note…

Un parchemin fut immédiatement sortit de sa manche, suivi d’un encrier de sa poche et son chapeau lui fournit la plume. Des fois je le nommais McGaïvert en hommage au célèbre nain.

Les Corbeaux sont un signe. D’après notre religion, avoir le corps dévoré par un corbeau condamne l’âme à errer jusqu'à la fin des temps soit jamais rejoindre ni le paradis ni l’enfer. L’âme n’ayant aucun abri se détériore et fini par disparaître pour de bon. Le Corbeau a aussi le rôle de prévenir, ceci est peut être un signe… Mais pourquoi et comment je ne sais pas… Et ce sang, je n’ai jamais vu autant de sang. Ce ne peut être un acte humain, surement un mystique… Mais je ne suis pas sur de son coté…

Floche s’arrêta et me regarda avec de grands yeux.

C’est terminer ici… Nettoyer tout ! Floche montre moi Ala Bibi…

Bien Mon Seigneur…

Les miliciens s’exécutait de travailler dans autant de sang. Les corbeaux se mirent à défendre leurs repas. Une bataille rapide tellement elle était inégale eut lieu. La milice embrocha les corbeaux et continua son travail.

Les présomptions et les doutes me prenaient la tête. Qui avait fait cela ? Pourquoi ? Les corbeaux sont ils un signe ?
Perdu… J’étais perdu. Je me posais des questions sur mes convictions et sur ma religion alors que d’habitude j’en suis le gardien. J’avais l’habitude de répondre aux questions et non celle de les poser.

Le repaire d’Ala Bibi était une maison tout ce qu’il y a de plus normal dans une ruelle adjacente de la Grande Rue. Quel égo quand même, il n’avait même pas pris la peine d’installer son quartier générale dans un coin isolé. Tiens comment cela se fait que ma milice ne l’avait jamais remarqué ? …

La cave de la maison avait été aménagée et agrandie, les trente et un voleurs s’y reposaient, enfin ils reposaient en paix quoi. Leurs corps étaient raides, secs et étonnement maigre. La dernière fois que j’avais rencontré Ala Bibi il devait faire dans les cent vingt kilos et la il était aussi épais qu’une feuille.

La première chose qui frappait en voyant leur corps, était leur visage. Leurs bouches étaient grandes ouverte semblant poussée un cri interminable et leurs chevelures étaient trouées.

Ils se sont arraché leurs propres cheveux !

M’exclamais-je. J’avais perdu mon sang froid. Le spectacle n’était pas vraiment appréciable faut dire. En plus une odeur de décomposition fortement avancée abondait la pièce. Quitte à choisir, je préférais la rivière de sang de ma Grande Rue.

Déplacez le corps d’Ala Bibi !

Son corps était bizarrement placé et avait attiré mon attention. Deux miliciens s’exécutèrent, bien qu’en maugréant légèrement, et déplacèrent le corps.
Stupéfaction ! Le grand bandit protégeait des sacs remplis de pain. Non ! En regardant bien, il semblait que lors de ses derniers instants de vie, il mangeait. Plusieurs pains ronds étaient entamés.
Les miliciens furent aussi étonnés que moi et lâchèrent le corps. Celui-ci alla se briser sur le sol.

Le corps était en miette, normal vu comment il était sec. Cependant le dégout envahit tout les protagonistes présents dans la pièce. Des vers sortirent des poussières dévorant les cendres de l’ancien bandit.

Des vers se mirent à sortir de tout les corps. Je ne pouvais pas rester ici, ni mes hommes d’ailleurs.

Tout le monde dehors… Il faut bouter le feu à cette maison infecte !

Mettre le feu… Le risque qu’il se propage était énorme. Cependant dans les deux royaumes, un est composer de chevalier Tonandra se trouve d’ailleurs de ce coté, et l’autre de mage. J’avais la chance qu’un mage contrôlant avait décidé après sa longue vie à Azurian de venir s’installer sur mes terres.

Allez chercher Kräcker pour le feu. Je ne veux pas subir la perte de ma ville.

Je sortais avec Floche, il attendait un commentaire de moi, mais je ne pouvais lui en donné. Les vers … Deuxième signe d’un acte mystique...
Les vers, s’ils dévoraient le corps avant que celui-ci soit sous terre, dévoraient l’âme en même temps. C’est encore pire que les corbeaux … Personne ne pouvait souhaiter cela…

Floche … Va voir les autres catastrophes… Moi je dois me recueillir chez le père Baoma.

En faite j’ai oublié de vous dire que la famille massacré était celle du père Baoma… Il est mort lui aussi …

Je n’avais plus pris la plume depuis un certain temps. Raconter cette histoire m’avait entrainé dans une profonde dépression. Le monde dans lequel nous vivons est trop horrible. Mais pour vous lecteurs, je me dois de terminer ce récit et surmonter le dégout naturel que j’ai eu en constatant les faits.

Le père Baoma était le seul qui pouvait me renseigner. A part moi c’était le seul qui avait une connaissance approfondie sur notre religion. Sa mort devait avoir un lien avec les massacres.

Toute sa famille … Même sa femme et ses fille ?

Oui mon seigneur …

C’est horrible … Quand je pense que l’ainée était ma filleul… Je crois que j’ai appris assez de mauvaises nouvelles ce matin. Je vais me retirer pour le reste de la matinée.

Mais mon Seigneur et pour Beck ?

Tu iras constater…

J’étais de retour dans mon château. Une soudaine migraine faisait rage dans mon cerveau. Je me baladais dans les couloirs avec l’impression que ma tête se cognait contre chacun des murs de pierre.

Assommé, j’étais assommé, et je m’écroulais dans mon lit.

Tout commençait à devenir flou. Est-ce que j’étais encore réveiller ? Étais-je en plein songe ?

Ca y est la vue revenait. Une clairière, oui c’était cela, j’apercevais une clairière avec en son centre quatre chevaliers.

AANLTEY !

La voix me cassait la tête, elle résonnait comme dans un beffroi.

Nous sommes les chevaliers de la lame…

Le chevalier pâle se trouvait à coté de moi. Il s’était déplacé avec une rapidité étonnante.

Nous ne sommes plus avec toi …

Et c’est ainsi qu’arriva le début de la fin.

Merci a Andromede pour ses corrections