Aguératon - Les Royaumes Oubliés
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 La Secte des Spadassins

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Le Conseil
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MessageSujet: La Secte des Spadassins   La Secte des Spadassins Icon_minitimeVen 20 Fév - 18:55

La Secte des Spadassins 978852682_small




La secte des spadassins.



Le soleil se couchait petit à petit, le faible halo de lumière traversant encore les sommets crénelés des hautes montagnes arborait une couleur rouge sang. L'horloge de l'église du village sonnait enfin la fin du travail et les paysans, fatigués par une journée passée aux champs, rejoignaient leur masure ainsi que leur famille. En principe, les rues d’un bourg sont fréquentées et animées, mais ici, une fois les culs terreux entrés en leur chaumière, les avenues restaient vides, et seuls quelques corbeaux rompaient cette monotonie inquiétante. Quelques rixes entretenues par une population essentiellement composée de renégats, d’assassins et de laissés pour compte pourchassés par la loi avaient lieu.

Un être étrange vêtu de noir fit fuir la nuée d'oiseaux noirs d’un geste nonchalant du pied, puis continua sa visite des ruelles moribondes.

En voyant la sombre silhouette avancer en sa direction, un corps empli de soubresauts la pria de l’aider. Pour toute réponse la femme enleva son chaperon noir, sortit une dague et perfora l’œil du blessé, puis après avoir soigneusement retiré le globe visqueux de son orifice, elle le porta à sa bouche et croqua délicatement dedans.

Une magnifique nuit s’annonçait : les nuages étaient déjà hauts dans le ciel, de puissantes bourrasques de vent faisaient tanguer les arbres et les bataillons de corbeaux avides de sang et de charognes étaient au rendez vous. Ainsi, quand les mangeurs de cadavres repus s’éloigneraient dans les broussailles avoisinantes, la faucheuse viendrait prendre les âmes tourmentées des nombreux morts afin de les emmener jusqu’au lieu du jugement final.

La meurtrière entra dans une ancienne boutique de bibliothécaire. En marchant sur le parquet de noyer, les lattes grincèrent, une nuée de chauves souris, dérangées par le bruit, s’échappa par l’une des vitres dont les carreaux brisés laissaient le vent s’engouffrer dans l’échoppe. La femme peina pour allumer une lampe à huile, la flamme de celle-ci vacillant à chaque courant d’air. Finalement, le faible halo de lumière émit par la flamme permit d’entrevoir l’ancien nom de la boutique sur le pan d'un des murs.




« Les parchemins de la nuit »




La pluie commençait à tomber, mais les clapotis des gouttes heurtant le sol ne parvenaient pas à étouffer les voix de quatre étranges personnages.


- Moi je porte le coffre rempli de moult joyaux, mais toi que portes-tu ?

- Ceci est un secret que les abrutis ne doivent pas apprendre…

A cet instant, le clair de lune illumina le sac porté par l'un des quatre hommes, mais seul un œil aguerri aurait pu voir se refléter le rayon de lumière à l’intérieur de celui-ci.


Le troisième homme les pria de cesser leurs gamineries, mais ce fut seulement lorsque le quatrième, un homme âgé, voûté, eut enfin décollé son dos du mur et frappé sur le sol avec son bâton que le silence reprit ses droits. Le vieillard prit la parole et dit :


- Nous sommes attendus ici.

La main tendue, le doigt pointé, il désigna une vielle échoppe, futilement éclairée, au dessus de laquelle pendait, à une chaîne rouillée, détériorée par les outrages du temps, un restant de planche de bois, tenant lieu d'enseigne. L’accumulation des dégâts ne laissait plus visible qu'une moitié d'inscription : «… mins de la nuit »


Le bois vermoulu servant de porte d’entrée grinça à l’arrivée des quatre hommes, dont on ne distinguait alors que la forme sombre et ruisselante d’eau. La femme tourna la tête dans leur direction, le regard menaçant. Puis elle susurra un mot chaleureux :



-Bienvenue…

Un des hommes, l'air présomptueux s’approcha de la femme à la beauté fatale.

- Alors comme ça, vous êtes une mercenaire ? Vous assassinez comment ? Dans les lupanars ?

L’homme esquissa un sourire moqueur qui cessa alors qu’une traînée sanglante s’affichait sur son cou. La femme avait surgi de l’ombre pour se jeter sur sa proie.


- Petite vermine, si la peur de te salir les mains ne t‘envahissait pas, ou même si seulement la capacité à tuer était tienne, ton maître ne ferait pas appel à mes services…


Le vieux fit un signe de sa main droite demandant un retour au calme, la tueuse à gage lâcha enfin le pauvre noble tourmenté. L’ancêtre gratta sa barbe déteinte, blanchie par le temps.


- De nombreuses fois je t'ai engagé pour de multiples travaux d’assassinats, tu as toujours réussi. Aucune épreuve ne t'a jamais empêché de conclure tes sales besognes, empoisonnements, décapitations, étranglements. Tu as même couvert mon important trafic de drogue et de prostitution. Aujourd’hui la vieillesse fait de moi un tas d’os recouvert de peau pendante… Même les catins du bourg de mon royaume ne veulent plus de moi. Ainsi la joie quitte peu à peu mon corps… Mais cela n’est pas important, revenons au sujet, et à la raison de cette convocation. L’action macabre qu’est la mort m’a toujours révulsé, et la nuit dernière j’ai imploré le régent de l’enfer et ai conclu un pacte avec lui… Le contenu de cet accord, signé de mon sang, semblait fort simple d'apparence : Je bénéficiais de la vie éternelle en échange de quoi j'offrais un nouveau monde à ses fils. Désormais il était trop tard, ce monstre, maître ès fourberie, non content de posséder mon âme parvînt, grâce au jeu de dupe dont je fus l'objet à m'ôter également mon corps… Dans quelques heures maintenant, je ne serais plus qu’esprit...

L’ombre féminine loin d’être attristée par les malheurs du vieillard lui répondit cyniquement.

- La mort n’est qu’un passage, l’esquiver mène au trépas… Mais au fait, quel est mon rôle dans cette histoire ?


- Toi mon enfant, tu n’as plus d’âme depuis fort longtemps c’est pour cela que je viens te proposer un travail qui te plaira, j'en suis persuadé. Vois tu le coffre que deux de mes hommes tiennent ? Il est rempli d’or et de joyaux qui feraient frémir le doux lui-même. Accepte ma dernière mission et tout cela est à toi.


Le visage impassible de la mercenaire s’éclaira, ses yeux brillèrent et le coin de ses lèvres se releva. Elle prit du tabac qu’elle roula jusqu’à créer un petit tube qu’elle alluma ; Elle agissait ainsi à chaque négociation, ceci constituait son rituel. Une bouffée de fumée s’éleva en direction des poutres détériorées de la pièce.


Intriguée elle demanda :


- Cette mission… En quoi consisterait elle ?

Une perle de sueur coula le long de la joue du vieillard et continua sa course le long de sa colonne vertébrale. Son esprit se chamboulait, le moment de vérité arrivait à grands pas, déjà il ne sentait plus ses jambes… Que ferait il si l’assassine refusait de coopérer ? Le moment n'était plus à la réflexion, il ne pouvait s'offrir ce luxe son temps d'être de chair s'amenuisait à chaque seconde.

Il reprit :


- As-tu déjà pensé à créer ton propre groupement, à commander des troupes ? As-tu déjà pensé à devenir le chef incontesté que tu n'as jamais cessé d'être ? Imagine toi reine, entourée, vénérée... Cela ne serait-il pas formidable ? Sans foi ni loi, ne craignant pas la mort ?

La jeune femme l'interrompit :

- Ne détourne pas la question avec toutes tes belles paroles. Crois-tu qu'il te soit nécessaire de jouer de flatteries ?

L‘ancêtre poursuivit :

- Soit ! Je souhaite que tu fondes ton propre groupe de spadassins, que tu pilles, voles, assassines quiconque refusera de se soumettre à ta volonté. Je souhaite que ton nom soit associé au chaos, que tu inspires la terreur. En contrepartie, mon royaume te versera de nombreuses contributions. Je serais ton stratège, ton esprit, et de ma bouche sortiront les ordres qui viendront jusqu’à tes oreilles. Pense à l’or que tu amasseras sous le joug de mon intelligence. Comme cela, les vastes étendues de cette terre ne seront plus que cendres, tout deviendra apocalypse et le seigneur de l’enfer aura sa terre promise. Ainsi, peut être révisera-t-il son jugement quand à ma transformation…

La jeune femme prit un instant de réflexion :

Les rêves de gloire, de champs de bataille et d’hémoglobine recouvrant les terres fusèrent comme un doux parfum dans la tête de la jeune beauté.



- Oui, je l’avoue cela me plaît, mais n’as-tu pas oublié une chose, je dirais même une pièce maîtresse du jeu ? Ne deviens-tu pas fantôme ? Comment communiquerons nous ?


Le vieil homme reprit :

- Non je n’ai rien oublié, la créature régnant sur les ténèbres m’a dit qu’avant de devenir entièrement poussière, je pouvais seller mon esprit dans un objet…

Un claquement de doigt résonna, un être de taille importante s’approcha de l’homme en mutation. Il tendit un sac de cuir à l’intérieur duquel se trouvait un masque de clown en porcelaine.

Le vieux reprit:


- Mon esprit résidera dans ce masque, quiconque le portera verra son esprit cohabiter avec le mien.

La jeune femme n'y tenant plus :

- Soit, que l’or me soit versé, j’accepte, ta proposition, une guilde naîtra dès cette nuit, notre quartier général sera cette ancienne boutique décrépie.


Comme convenu, l’or et les joyaux furent remis à la dame. Depuis ce jour nul ne la croise sans masque de clown… Elle vadrouille de ville en ville semant la panique et le désordre, en constante recherche de nouveaux membres, afin de constituer puis renforcer son armée de mercenaires. Mais on dit également que le travail fourni est à la hauteur des honoraires demandés…


________________________________


Hiérarchie:



Être vivant portant le masque de clown : Chef de guilde.

Les silhouettes ensanglantées : Au nombre de trois, elles représentent les conseillés. Ces derniers s’occupent également du recrutement.

Les assassins : Simples membres de la secte, ils n'ont pas de responsabilités particulières




Relations extérieures :


Les spadassins sont un mouvement discret de par leurs actes. Aussi, nous n'engagerons aucune démarche sans intérêt pécunier ou vital.



Fonctionnement interne :


Le fonctionnement de la guilde est soumis à l'acceptation des règles sous-citées, règles réunies au sein du Dicorium.



Acte 1 : Une totale dévotion envers le masque du clown devra être impérativement respectée.

Acte 2 : Le client est roi, toute personne qui requiert nos services doit voir le travail aboutir dans les plus brefs délais.

Acte 3 : Toute tentative de trahison sera sévèrement punie.

Acte 4: Les ordres donnés par le chef de guilde et les conseillers sont indiscutables ! Ils ne doivent faire l'objet d'aucune critique, seul leur application est importante !



Le recrutement:


Un petit nombre d’émissaires corrompus parcourt d'ores et déjà les terres agitées d’Aguératon afin de présenter la guilde et tenter de convaincre nombres de personnes, intéressées par l'appât du gain, de l'intérêt de ce groupement discret.
Ceci dit, vous pouvez également vous présenter à la porte de notre repère. Dès lors il ne vous faudra point bafouiller et rester sereins…




Les buts:


- S’enrichir grâce aux services rendus. (Ig/Rp)
- Dévaster Aguératon, lui faire perdre toute trace de vie. (Ig)
- L’obtention d’une grande terre gouvernée par la secte. (Rp)
- Une domination sur le troc (Ig)
- Multiplier les assassinats et faire perdre raison à la garde. (Rp)
- Le respect de la langue de dame Hérpé, car bien que notre secte soit composée d’assassins prônant la destruction, nous ne somme pas rustres pour autant ! (RP/IG)
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