Les enigmes du sorcier [numéro 2]

Bidouche, le fermier, premier producteur de potiron de l'ile, se démenait pour obtenir la meilleur production possible. Il arrachait vigoureusement les mauvaises herbes quand un panneau apparu en plein milieu de son champs.

Non mais c'est quoi ce bordel.

Bidouche essaya de toutes ses forces de retirer ce panneau magique mais rien n'y faisait. Il prit une grande masse et frappa le panneau de toutes sa puissance d'homme travaillant régulièrement la terre. Mais rien n'y faisait, le panneau était protégé par une force inconnue. Bidouche fini par abandonner et retourna arracher ses herbes. Sur le panneau, on pouvait y lire :" Suivez la bonne direction et venez tenter de résoudre l'enigme pour gagner la récompense"

Ignus était installé sur sa chaise magique et attendait qu'un esprit vif vienne le voir afin de résoudre son énigme. A ses cotés tronait une gigantesque pierre portant, incrustée en elle, l'énigme si compliquée.

Mon premier est très apprécié des lapins des terres d'Aguératon.
Mon second résulte de l'ingestion d'une grande quantité de boisson au houblon.
Mon troisième en a fait vomir plus d'un.
Mon quatrième n'est pas agréable en paille.

Mon tout tient à distance mes ennemis.

Mais qui suis je?

Le sorcier avait légèrement haussé le niveau de difficulté, un esprit intelligent réussira-t-il à découvrir le sens caché de ces mots?

Mordred se promena sur la presqu'ile de l'émeraude. Il marcha jusqu'à arriver a un panneau où l'on pouvait lire ceci "Suivez la bonne direction et venez tenter de résoudre l'énigme pour gagner la récompense". Le nain guerrier arriva en face d'un vieil homme assis sur une chaise. Mordred lu ce qu'il y avait marquer sur la pierre et prit la parole.

je propose donc la bière ?

Rolas avait longtemps cherché ce drôle de type qui donnait tant de "valeur" à ceux qui répondaient a une bête question. Il avait farfouillé dans tous les recoins de la ville pour le retrouver et devenir riche grâce à ce petit bonhomme. Ce n'est que par hasard au détour d'une bière qu'il entendit parler par son voisin de beuverie d'une pancarte que personne n’arrivait à déplacer ni même à détruire... Il décida de se rendre sur place.
Lorsqu'il arriva, il le reconnut aussitôt trônant si fièrement aux yeux de tous: Un trophée digne d'un roi, une magnifique pierre précieuse d'une pureté égale a celle qu'il avait déjà reçue mais d'un diamètre bien supérieur!!!!
Rolas n'avait même pas remarqué Ignus tellement son attention était concentrée sur la pierre. Heureusement que l'énigme était écrite dessus sinon peu de choses auraient pu le sortir de sa transe tellement l'effet hypnotique que cette pierre émettait sur lui était fort.
Mais c'est alors que les choses se compliquèrent! Rolas mit un temps de côté son observation de la pierre pour réfléchir:

Un lapin, tout le monde sait qu'un lapin ça mange des carottes bien sur!
Voyons la suite. MMMhhhh, lorsque je bois beaucoup de bière je rote, c'est bien connu!
Ensuite, il est évident que c'est l'alcool! La régurgitation est le stade supérieur au rot dans la bourratch-attitude...
Viens ensuite, tiens qu'est ce que je ne boirais jamais avec une paille?... ... ... Du thé tiens, ça se boit avec le petit doigt en l'air mais sans paille!

Ce qui nous donne heu, une carotrotalcoté.... J'ai dû me tromper quelque part!!!

Rolas prit la journée pour réfléchir et finit par rentrer chez lui, mais la frustration de l'échec était si grande qu'il continua à cogiter jusqu'au coucher ou enfin il espérait trouver la paix dans le sommeil mais il rêva longuement cette nuit là:

... Je suis tout ankylosé, bientôt deux heures que j’attends que du gibier passe et toujours rien. Il commence à se faire nuit, je vais bientôt devoir rentrer... Il y a quelques lapins dans cette clairière, je vais en tirer un pour avoir au moins de la viande ce soir. J'épaule mon fusil, le chien armé, le métal est froid contre la peau de ma joue, je vise. Triste sort que la nature réserve parfois, un lapin mange tranquillement de l'herbe pour pouvoir vivre sans savoir que d'ici quelques secondes il mourra pour qu'un autre puisse vivre... J'appuie sur la gâchette... Tout s'obscurcit...

... J'ouvre les yeux, je suis dans la cave du père Louis! Je me précipite sur une chaise pour m'y asseoir, mais l'escalade est dure, je ne suis pas plus haut que trois pommes! La gaieté et l'innocence de l'enfance me submergent! Je regarde le père Louis avec délice, je l'aime bien le père Louis avec sa moustache qui tournicote. Et il est rigolo quand il parle! Je n'ai jamais vraiment compris ce qu'il me disait mais il est rigolo quand même! Aujourd’hui il me fait rire avec une de ses histoires récurrentes: Il me dit que la bière (ça je connais, papa en bois! c'est une boisson qui fait rire mais qui fait pleurer maman parfois...) c'est pour les poivrots (je crois que c'est une sorte de légume) mais que quand on est un homme (moi je suis trop petit mais un jour je serai le plus fort des hommes!) on boit une vrai ale! Les plus grands de ce monde préfèrent boire une bonne ale à une immonde bière! (Moi je boirais de la ale plus tard) J'applaudis il me prend dans ses bras et me fait tourner, tout tourne autour de moi, je me sens mal...

... Une sensation bizarre m'envahit, quelque chose de pas naturel, un liquide plutôt épais me chauffe la gorge. Une odeur nauséabonde arrive à mes narines, j'ouvre les yeux: je viens de vomir! Une grosse flaque blanchâtre teinte le sol. Je me reprends et me rince la bouche puis me retourne sur un gobelet de lait... Quel idiot, le lait m'a toujours donné envie de vomir et ce depuis que j'en ai bu un qui avait tourné étant petit. Pourquoi donc en ai-je bu? Je ne comprends pas, ce n'est pourtant pas rare qu'une personne ne puisse supporter le lait, alors pourquoi l'ai-je oublié alors qu'il s'agit de moi? Mes pensées sont confuses, la tête me tourne...

Rolas se réveille, un mot ne quitte plus sa tête:"Arbalète"... Pourquoi donc? J'ai la sensation d'avoir oublié des choses importantes mais je suis presque certain que ce mot en est la solution. Mais la solution de quoi?"

Il prit alors conscience que le seul problème qu'il lui avait été posé était une énigme... Mais si ce mot prenait bien le "thé", mot qui pouvait être décliné par la simple lettre T, en considération; Il n'y voyait aucune place pour le "Rot" dont il était persuadé qu'il faisait partie de la solution... Quand aux autres syllabes, il ne comprenait pas leur signification par rapport à l'énigme.
Mais ce mot revenait tellement le hanter durant la matinée qu'il finit par rejoindre Ignus, se planta devant lui et avec toute l'assurance qu'il put puiser dans ses réserves lui dit ce simple mot: Arbalète!

Une sueur froide coula le long du cou de Rolas.

Edité par l'Académie des Langues